Un peu de mon reve

Monday, September 05, 2005

Back to Osaka

Une de mes dernieres journees a Osaka a ete avec Izumi. C'etait tout simple comme journee, et pourtant, c'etait une des plus belle. J'ai couche chez elle le soir, endormie tard parce que j'ai eu une soudaine envie d'ecouter Spirit Away en japonais (et pour mon plus grand bonheur, il y avait des sous-titres francais). Le matin, nous avons tranquillement dejeune et joue avec sa fille puis elle m'a amene dans un salon de the chinois. Moi, qui en a cherche un comme une malade, voila qu'il y en avait un a 5 minutes de chez elle (mais chez elle c'etait a 1heure et demi de train de chez nous). C'etait minuscule, trois tables pour 4 minuscules personnes, un petit comptoir en bois pour 3 personnes seules, qui donnait sur la "cuisine" un endroit ou les deux proprietaires pouvait chacun faire un 360 degre sur place et pas plus. Ils servaient une vingtaine de thes chinois et quelques petits plats maisons.

On pouvait choisir une tasse, une theiere ou un traditionnel set chinois. On a choisi un "bubble tea" froid et le set traditionnel. La table avait peine a contenir le set au complet. Il y avait un cabaret sur lequel il y avait 6 petits contenants, un pot contenant des ustensiles, et un enorme chauffe eau (genre truc a fondu mais en beaucoup plus beau) et une theiere pleine d'eau sur le dessus du chauffe eau.

Les ustensiles etaient des pinces pour tenir les pots chauds, un pic pour enlever les feuilles de the prises dans les trous de la theiere, une mesure a the et un autre ustensile...mais je ne me rappelle plus son utilite.

Sur le plateau, il y avait; une mini-theiere, un petit plat avec deux sucreries, un plat avec le the, un contenant avec un filtre, et deux tasses de differentes formes.

La premiere etape etait de mettre de l'eau chaude au-dedans et au-dessus de la mini-theiere, puis de verser l'eau sur le plateau. L'eau se faufile a travers les trous du plateau et laisse le dessus sec. On met le the dans la theiere, on verse de l'eau a la moitie et sur la theiere encore une fois, on vide sur le plateau. On remet de l'eau pour la troisieme fois mais cette fois-ci on rempli la theiere au complet, on tourne le sablier et on attend patiemment en regardant Yuki, la fille a Izumi, vouloir regarder tout, essayer toutes les places du salon, et vouloir toucher a toutes les choses les plus fragiles et chaudes possible.

Lorsque le sablier indique que le the est pret, on verse le the dans le contenant avec le filtre, puis dans la tasse la plus allongee et enfin dans la tasse plus courte. Et on goute! La tasse la plus allonge est faite pour garder l'odeur du the plus longtemps, donc on s'en met pleins les narines et puis pleins les papilles avec l'autre tasse. Le the etait fantastique, on pouvait faire 5 infusions et les 5 goutaient completements differentes. La premiere etait subtiles et florales, la deuxieme etait sucree, la troisieme etait tres amere, la quatrieme goutait une peche mur avec une fin amere et la cinquieme avait l'aspect floral de la premiere infusion avec le sucre de la deuxieme. La tasse allongee permettait vraiment d'allonger le plaisir, l'odeur y etait vraiment concentree, et les images de vert, de marguerites, de rose, de cannes a sucre venaient a moi. C'etait vraiment des odeurs tres sucrees et florales en parfaite equilibre.

On est revenu a son appartement, on s'est assises sur le divan. J'ai pris mon livre, la mort du roi tsongor, et elle a essaye d'endormir Yuki. Apres quelque minutes j'ai souleve la tete pour la regarder. Elle avait Yuki dans les bras, sa tete contre son sein, elle avait le dos droit, ses cheveux emmeles, regardant droit devant elle, dans la lune. Je me suis dit que c'etait magnifique, magnifique de pouvoir enfin la regarder chez elle, avec son enfant, apres 5 ans de separation. Tant de choses s'est passe depuis 5 ans, elle a tant vieillie, c'etait une femme que je regardais, pleine de responsabilitees, il y avait aussi une grande sagesse qui emanait d'elle, une fatigue, une inquietude,et, en meme tant, une quietude. Un jour, peut-etre, je pourrai converser avec elle en japonais mais je me disais que c'etait incroyable l'amitie, incroyable cette barriere de la langue qui ne parait presque pas entre nous deux, ce changement dans nos vies, le passe et le present qui se croisent. La vie est parfois bien faite.

D

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